« vous n’avez qu’à lever votre fessier » Ou l’invitation des étudiants pour un challenge réussi

Hier au soir, autour d’une bière, mon tuteur de stage et futur collègue me disait : « pour ton rapport il faut que tu partes de ce qui ne s’est pas déroulé parfaitement dans les projets, c’est ces éléments qui nous apportent le plus d’enseignements… »

Eh bien François, je suis servi !

Aujourd’hui se déroulait une réunion entre les étudiants, les enseignants, la SAMOA, le RFI et même le directeur ! Un vrai PC de crise. Nous sommes le 6 décembre, la fin de la construction est prévue le 17 janvier pour le rendu. Cela laisse 5 semaines, soit 25 jours. Et nous n’avons pas encore de validation franche de la part de l’organisation du challenge.

C’est la deuxième fois que nous rencontrons le directeur adjoint de la SAMOA chargé de copiloter le projet et il commence par mettre tout le monde à l’aise : « Je n’ai que 45 minutes à vous consacrer », il va falloir faire vite. Son étonnement est grand, je pense qu’il ne s’attendait pas à ce que nos projets évoluent à ce point et se concrétisent de cette manière. Nous avons contrarié son esprit de commanditaire et nous ne lui laissons pas sa bulle de contrôle.

Il a peur. Peur d’engager sa responsabilité. Peur de la réaction des occupants. Peur des conséquences. Peur du feu. Peur des gens du voyages… Il énumère des points qui selon lui sont bloquants, mais ne laisse pas la possibilité aux étudiants d’y répondre. Il cite un mail de Virginie Barré avec un mépris manifeste pour nous, pauvres étudiants.

La tension est palpable, on se chamaille sur des points de détails, des mails envoyés il y a trois mois. Il n’arrête de nous répéter qu’il faut que nous prenions en compte ses contraintes. Que dans la communication il y a émetteur et récepteur. Mais justement, nous ne sommes pas dans un cadre classique de liaisons MOE/MOA, le principe du challenge étudiant est précisément de créer et d’inventer des formes non conventionnelles. Et nous avons ce besoin et cette volonté de construire. Même sans obligations de réussites, notre expérimentation passe par une phase de prototypage à l’échelle 1 et in situ.

Mais il ne nous entends pas, il est l’émetteur et nous devons être les récepteurs. Et avec un langage de startupeur il nous impose un « no-go » (comprendre qu’il veut un délai et de plus amples renseignements avant de nous donner un accord).

Après de longs débats stériles je ne tiens plus. La phrase m’échappe : vous n’avez qu’à lever votre fessier. Cela fait 45 minutes qu’il met en doute l’échelle d’un projet mais il n’a pas esquissé le moindre mouvement vers la maquette située derrière lui pour apprécier visuellement l’ensemble.

Dès lors l’huile est jetée sur le feu, il s’embrase et quitte la salle menaçant de laisser tomber l’aventure. Mais ce n’est pas l’aventure qu’il laisse tomber. Mais bien l’avenir de 15 étudiants en architecture qu’il piétine sans scrupules.

 

Et maintenant, on attend….

 

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